La maison d’édition Le Genévrier est destinée à la jeunesse et à la curiosité. Nous allons voir qu’ils publient des contes classiques mais pas seulement…
Leur réputation est surtout dû à leur collection Caldecott ! Qu’est-ce que la collection Caldecott ? Nul ne vous l’expliquerait mieux qu’eux, alors voilà :
« Décernée chaque année depuis 1938 par l’Association des bibliothécaires américains pour la jeunesse, la Caldecott Medal « honore l’artiste qui a créé l’album pour enfant le plus remarquable » publié au cours des douze mois précédents […] L’objet de la présente collection, fruit d’une rigoureuse sélection limitant l’ensemble à quelque 50 albums, est de constituer une anthologie patrimoniale de la production de livres d’images venus d’Outre-Atlantique. Le tout, hommage graphique oblige, dans le respect le plus rigoureux de la pagination, du format, de la reliure et de la jaquette de l’édition originale. »
Et nous commençons la présentation avec une nouveauté toute fraîche venue tout droit du Japon !
Le texte a été adapté par Margaret HODGES et illustré par Blair LENT. Adaptation de l’américain par Catherine BONHOMME.
La grande vague (cet album fait parti de la collection Caldecott)
Ojiisan vit avec son petit fils, Tada, au sommet d’une île qui compte environ quatre cents âmes. Le grand-père a vocation de sage et vit de sa rentre de riz, tout comme l’ensemble du village. Il est respecté, tant par ses pairs que par son descendant, et ce conte court va nous prouver toute sa bravoure et sa connaissance du monde.
Alors que la journée est étrangement calme, l’homme sent venir un tremblement de terre. Petite secousse, pas de quoi s’affoler, au Japon, nous y sommes habitués. Cependant cette fois, la mer qui borde l’île se retire de quelques mètres, laissant béat tous les habitants qui se ruent sur la plage mouillée et salie. Ojiisan se souvient alors d’une histoire que son propre grand-père lui avait raconté. Il n’avait encore jamais vécu aussi grosse catastrophe que le tsunami qui se prépare, mais sa rapidité d’esprit va lui permettre de sauver son village, ou du moins ceux qui y vivent.
Malgré la tension palpable dans ce conte, l’auteur a réussi à le tendre vers une ambiance de sécurité et de calme. Le sage semble veiller sur tout ce qui l’entoure, coûte que coûte, et à ses côtés nous nous sentons comme un enfant dans les bras de sa mère.
Une exquise douceur qui n’est pas liée à celle de l’océan nous envahi pour donner une leçon d’humilité et de vie. Alors que tout le monde le croit fou à lier, le vieux Ojiisan est seul à savoir qu’il fait une bonne action, mais pas pour longtemps, car le lecteur est rapidement mit dans la confidence.
Il y a dans ces quelques lignes l’histoire de l’humanité et surtout la philosophie qu’on doit au bouddhistes.
Les illustrations qui accompagnent ce texte, par leurs contrastes et leurs mouvements, semblent peser sur nos épaules. L’eau y est représentée avec des couleurs froides contraires à celles de la terre, plus ocre. L’illustrateur s’est d’ailleurs vu décerné un prix pour son travail remarquable.
Allez, nous continuons notre petite présentation par un grand classique que vous connaissez tous : Blanche Neige !
Le texte est celui des frères Grimm (oublions Disney cinq minutes !), et les illustrations, nous les devons à Sara qui a une technique toute particulière…
Blancheneige (en un seul mot)
Vous le savez, Blancheneige est la plus belle du royaume, et sa tante, jalouse, décide de la faire tuer. Pour cela elle demande au chasseur d’aller la meurtrir dans la forêt et de ramener, en preuve de sa mort, son coeur. Le chasseur n’arrivant pas à passer à l’acte décide de lui laisser la vie sauve et va tuer un porc pour lui prendre son coeur et le donner à la reine. Mais c’est sans compter le miroir, mon beau miroir, qui continue de lui dire que la plus belle reste Blancheneige.
C’est alors que la reine décide d’utiliser tous les stratagèmes les plus farfelus pour tuer la beauté incarnée. Elle va alors incarner une sorcière et lui lacer ses chaussure tellement fort que la pauvre Blancheneige va étouffer et mourir jusqu’à l’arrivée de ses fidèles nains chez qui elle a élue domicile, mais la sorcière a plus d’un tour dans son sac ! Et avant d’arriver à la célèbre pomme, elle va lui confectionner un peigne empoisonné.
Mais comme vous le savez, il n’y a pas de secrets, Blancheneige finira par succomber à la friandise et en mourra. Seulement dans le conte des frères Grimm, même si c’est un prince qui la réveille, il n’y va pas d’un simple baiser. La chute est bien plus réfléchie et malicieuse, et si vous souhaitez la découvrir, jetez-vous sur ce conte.
Et je vous conseille en particulier ce conte aux éditions du Genévrier. Pourquoi ? Pour les magnifiques illustrations en papiers découpés de Sara. Blancheneige n’a jamais été si blanche, la reine n’a jamais été si belle, et les nains n’ont jamais été si petits, puisqu’on ne fait que les imaginer par de simples rappels de la part de l’illustratrice. Des chaises par-ci, des lits par-là… Tout n’est que déduction et imagination. On entre de plein fouet dans un conte vieux de plusieurs siècles comme s’il avait été écrit hier, et on en redemande !
Allez, continuons maintenant avec une nouvelle nouveauté ! Amateurs de légumes qui rendent aimables, méfiez vous…Aaron REYNOLDS et Peter BROWN vont vous faire faire des cauchemars dans le remarquable…
Menace orange (fait parti de la collection Caldecott) L’ouvrage est adapté de l’américain par Gaël RENAN.
Rien de tel pour un lapin (ici Jasper) que de manger des carottes! Alors quand en plus elles sont gratuites et que c’est les meilleures de la contrée… C’est absolument royal !
Grosses et croquantes, les carottes du Champ des Sauterelles sont vraiment un régal.
Cependant voilà, les carottes n’aimaient pas beaucoup être dérangées et un jour, alors que Jasper rentrait chez lui repu, elles décidèrent de le suivre… Puis Jasper s’en rendit compte. Alors il fut impossible de dormir, elles hantaient ses rêves et il était sûr de les voir avant d’aller se coucher. Même la raison de sa mère et les vérifications de son père (sous le lit, dans le placard, dans le tiroir) n’y changèrent rien. Jasper était persécutait. Du moins le pensait-il.
Et à travers ce cauchemar, notre bon petit héros à oreilles longues, va permettre à vos enfants de limiter leurs terreurs nocturnes, voir d’en rire. Jasper va trouver une magnifique façon bien à lui de se débarrasser de ses cauchemars, et il n’hésite pas à nous la livrer. C’est alors qu’une chute inattendue et drolatique ravira vos zygomatiques.
Un texte prenant, une illustration moderne et originale bien qu’un peu sombres. On se croirait par moments dans un vieux Sin City où seule la couleur (orange ici) apparaît pour angoisser le lecteur et surtout le personnage. Mais ces petits détails qui passent volontiers de carotte à tronçonneuse où à canette de soda, ou bien même qui se transforment en rideaux sont là pour nous enchanter et nous envoyer tout droit dans le monde enfantin du rêve et de l’imagination.
Alors, êtes-vous prêt à embarquer pour un retour en enfance ? Vous ne regretterez pas le voyage !
Continuons notre voyage au coeur des éditions du Genévrier avec un peu de poésie. Embarquons ensemble au fin fond des vers de Blaise CENDRARS illustrés par Marcia BROWN pour un voyage dans l’univers des ombres et des chamans.
La féticheuse (fait parti de la collection Caldecott)
Voici l’histoire de l’ombre. L’ombre qui hante les forêts et n’hésite pas à se placer dans le dos des conteurs, autour des feux de joies, pour leur rappeler qu’ils ne sont que matière. L’ombre, qui sera là tant que le feu brûlera, ondulera sur l’herbe et les sols piétinés. Celle-ci même qui nous constitue et nous accompagne tous, celle-ci même qui s’agrandit quand le soleil décline pour s’endormir lorsqu’il disparaît et nous laisser seuls, face à nous même.
C’est de cette ombre que nous parle Blaise CENDRARS avec ses quelques vers illustrés avec la force colorée de Marcia BROWN. Nous nous retrouvons dans une Afrique où le chamanisme a élu domicile, où l’incantation est quotidienne, et où l’ombre pose beaucoup de questions.
Que dire e plus, si ce n’est que ce texte est sûrement l’un des plus réussi de Blaise CENDRARS et que c’est un réel plaisir que de l’avoir en jeunesse sous ce format là ?
Notre petite promenade au coeur des éditions Le Genévrier s’achéve ici. Vous pouvez cependant toujours vous rendre sur leur site fort intéressant, y retrouver le catalogue, les nouveautés, les collections, et quelques petits bonus, comme par exemple la démonstration d’une illustration en live… ! C’est par ici : http://genevrier.fr/index.asp